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Commentaires
#180, j'avais bien lu tes posts, ils étaient très touchants. Pour être relativement bien informée sur le sujet, je savais que l'alcool ne leur servait pas uniquement à "boire" (comme certains ont l'air de le penser) mais aussi à se réchauffer et à couper la faim. Je voulais simplement dire que, dans un sens, je comprends ceux qui disent qu'ils n'aiment pas que leurs dons d'argent servent à acheter de l'alcool. Quand on donne, c'est avant tout pour aider, et l'alcool n'aide pas. Il fait entrer la personne dans un cercle vicieux, il lui donne l'impression d'avoir moins froid, moins faim, d'être moins malheureux, mais ce n'est qu'illusions et, finalement, ça enfonce encore plus la personne. Quelque part, je m'en voudrais si je donnais de l'argent à une personne dans le besoin et qu'elle s'en servait pour acheter de l'alcool. Parce que j'aurais le sentiment qu'en voulant l'aider, j'ai fait pire que mieux.
Perso je ne donne pas de sous aux gens dans la rue, comme si j'avais une sorte de blocage, j'ai a l'esprit que si je donne aux gens dans la rue, ils vont y rester, car s'il y a de l'argent dans la rue, pourquoi aller dans des centres où les aider ? Bref, c'est ma pensée et je sais bien que tout le monde ne pense pas comme ça. Après je n'aime pas trop l'argument du "je donne pas de sous car ils s'achètent de la bibine", je suis désolée, mais quand tu donnes de l'argent à quelqu'un, cet argent devient le sien et il est libre, d'en faire l'usage qu'il le souhaite. Et je vous met au défit, si du jour au lendemain vous vous retrouvez dans la rue, de ne pas tomber dans l'alcoolisme ou tout autre pb de ce genre... De plus, quand je vois des jeunes qui ont l'air d'avoir physiquement une bonne santé, je préfère leur dire le meilleur conseil que je puisse leur donner: cherchez du boulot. Je suis désolée de dire ça , mais en France y'a du boulot. Certes, il faut couper les dreads et s'habiller un peu, certes c'est mal payé, mais je considère que mon conseil vaut plus cher que les 50cts qu'ils réclament. C'est un jugement facile à dire et un peu dur, je vous le concède...
#182 : Pour te prévenir, je suis lycéenne et je partage sans aucun soucis le reste de ma monnaie, et devant mes amis sans aucune gêne.
#184 je plussoie pour ce que tu dis sur l'argent, mais pas trop pour le reste. Encore une idée reçue: il y a des centres pour s'occuper des sdf. Certes, il en existe, mais pas assez pour répondre à la demande. Beaucoup ne sont ouverts que l'hiver, beaucoup n'acceptent pas les chiens (du coup les gens ne peuvent pas y aller), beaucoup ne ferment pas à clé ou sont forcés (et déjà que les sdf ont peu, ils ont pas envie de se faire voler le peu qu'il leur reste), et enfin les durées d'accueil sont dérisoires, pas assez pour trouver un travail ou faire une formation dans ce but. Enfin, étant les femmes évitent d'y aller, pour éviter les agressions, car dans la rue il y a les gens que la société rejettent, dont certains qu'elle devrait prendre en charge médicalement. Perso, j'avais préféré repérer une maison abandonnée si jamais je perdais mon appart, plutôt que de me retrouver entourée d'hommes. Quand au boulot, je regrette mais non, il n'y en a pas partout. Je ne nie pas que certains ont cessé de chercher par dégoût, mais pour les autres ce n'est pas aussi facile que ça. Autrefois la bonne volonté et être travailleur suffisait, aujourd'hui, même un bac général ne te sert à rien tout seul. La plupart n'ont pas de diplôme, et comme la plupart des employeurs demandent au pire une grande expérience, le cercle est sans fin pour ceux à qui on ne donne pas leur première chance. Enfin, je vais te casser ton idée reçue: la moitié de mes compagnons de fortune travaillaient quand ils le pouvaient, c'est à dire des missions d'intérim d'un jour ou deux, ce qu'on leur proposait. Insuffisant pour subvenir à leurs besoins, encore moins pour obtenir d'un propriétaire qu'il leur loue un logement. Mais pour travailler il faut être propre, pour travailler il faut des vêtements acceptables dans le milieu professionnel, et rien que ça c'est un frein. Combien de fois j'ai entendu que des compagnons avec un cap ou un bep ne pouvaient pas trouver de travail parce qu'ils n'avaient pas encore réussi à économiser assez pour s'acheter des chaussures pas trouées, ou une veste de boulanger. Et puis, il reste un problème de taille: sans logement, ils ne savent pas où laisser leur chien pendant qu'ils vont bosser. Or les chiens, sont des alliés presque indispensables dans la rue: -ils protègent des bagarres -ils tiennent chaud la nuit -ils attirent les gens à donner plus d'argent -et surtout, surtout, ils apportent l'affection qu'un être humain ne donne pas. Un chien, il est toujours content de te voir, un chien ne te jugera jamais, il ne te regardera pas différemment si tu te retrouves plus bas que terre, il serra toujours là pour te remonter le moral en te donnant de l'affection, bref, un chien, te donne une force indescriptible pour te battre dans la vie. Le lien qui unit un mendiant à son chien est une amitié très forte, très profonde. Pour moi, mon chien, c'était "celui qui est resté à mes côtés, jusqu'au bout, sans jamais lire dans son regard du mépris ou de la pitié, juste de la confiance et de l'affection". Et puis, s'occuper d'un autre être que soi, ça permet de sauvegarder ce qu'il reste d'estime de soi, car on est alors au moins capable de veiller sur "quelqu'un". En fait, le chien et son maître veillent l'un sur l'autre. Et le mendiant s'occupera toujours mieux de son ami que de lui-même, pour la santé par exemple, dans un esprit de sacrifice pour celui qu'il aime. C'est la dernière grande chose qu'il leur reste, qui leur donne une impression de dignité, ou qui les raccroche tout simplement à avoir envie de vivre. Grâce à leur chien, ils ne sont plus tout seuls dans l'enfer de la misère.
#187 Merci :)
#189? Ca t'étonne? Moi, je ne trouve pas ça étonnant du tout. Les personnes qui viennent d'un pays pauvre ont vu des misères comme peu de gens en ont vue (pour enseigner le français à des réfugiés, je le sais) Elles sont beaucoup plus enclines à aller vers l'autre et à donner. La solidarité est beaucoup, beaucoup plus développée dans les pays pauvres. De plus, c'est aussi dans leur culture. Par exemple, l'Afrique, de manière assez générale, est un continent où les gens sont chaleureux, où ils vont les uns vers les autres. C'est dans leur culture. Je le remarque très fort dans mon travail. Beaucoup me prenne la main, me serrent dans leurs bras, etc.
"Après je n'aime pas trop l'argument du "je donne pas de sous car ils s'achètent de la bibine", je suis désolée, mais quand tu donnes de l'argent à quelqu'un, cet argent devient le sien et il est libre, d'en faire l'usage qu'il le souhaite. " Comme je le disais dans mon post 167, le fait que l'argent devienne sien et qu'il puisse en faire ce qu'il veut est stupide. Je donnais l'exemple d'un couteau pour bien faire passer mon idée, mais c'est exactement la même chose avec l'alcool, c'est dangereux. Déjà l'alcool donne la SENSATION d'avoir chaud alors que au contraire une alcoolémie élevée fait baisser la température corporelle. En gros on a plus de chance de tomber en hypothermie en buvant qu'en ne buvant pas. Il y a de plus les risques d'accidents (chutes en rentrant dans un squat, etc...) et le risque de bagarres, d'agressions etc dues à l'ivresse. Je maintient que refuser à un SDF de boire, c'est le protéger malgré lui. "Et je vous met au défit, si du jour au lendemain vous vous retrouvez dans la rue, de ne pas tomber dans l'alcoolisme ou tout autre pb de ce genre..." La par contre je suis d'accord. En effet même si il est dangereux et stupide de boire quand on est dans la rue, j'avoue que c'est une erreur que je ferais surement moi aussi. Ensuite idrea si jamais tu lis ce post, pourrais tu nous dire quel pourcentage de la population donne ? Car je vois que 1/4 des votants pensent que l'auteur l'a bien mérité et pourtant je ne pense pas que 100% de ce quart donne régulièrement comme ils semblent pourtant l'affirmer. Idrea je comprend tout à fait quand tu dis qu'il ne faut pas arreter de donner de l'argent. (Il est évident qu'une personne, même dans la rue, préfère par exemple aller s'acheter ses serviettes toute seule plutôt que d'en demander à la sortie d'une grande surface), mais pour tout ceux qui pensent que donner 5cts ou même 1€ de temps en temps est suffisent, je peux leur assurer que preter une adresse, donner des vetements, proposer une douche, un café, proposer de laver les vetements est autrement plus agréable. D'une part car cela revient plus cher que 20cts et d'autre part car cela fait vraiment sentir au SDF qu'il existe encore et que pour lui tout n'est pas foutu car des gens peuvent l'aider. Par contre pour en revennir une dernière fois à l'alcool, il est évident qu'on a plus envie de proposer à quelqu'un de sobre de venir prendre une douche, qu'à un connard bourré qui nous insulte.
Idrea , je ne suis pas d'accord sur un point abordé ( # 184 ) sur le travail , en gros tu disais qu'avec un bac général c'est difficile et que l'intérim n'était pas valable ... Du travail , il y en a , c'est un fait , dans des domaines comme l'industrie , la restauration ou le batiment . Beaucoup de postes à pourvoir mais peu de candidats , je comprends puisque ce sont des métiers difficiles .Mais au moins sans qualification tu peux travailler . L'intérim permet de trouver du travail rapidement , surtout dans les secteurs que j'ai cité . Et cela en ayant seulement un numéro de sécu . J'ai utilisé l'intérim pendant 8 ans , et , quand tu es sérieux , on te propose des missions de longue durée voire des CDI . En intérim tu peux aussi bénéficier d'un logement , sans apport de caution . J'ai connu des SDF qui pouvaient travailler avec l'intérim de façon régulière , et certains qui retombaient dans la rue par faiblesse .
#192 Vorty, je serai bien incapable de te donner un pourcentage de la population, d'autant que les gens passent et repassent. On peut très bien te donner deux fois en 5 min, ce qui est plutôt rare, mais tu peux aussi passer la journée sans rien recevoir. Je dirai qu'une bonne moyenne c'est un don toutes les demi-heure ou trois quarts d'heure, qui vont de 10 centimes à deux euros, cinq si tu as de la chance (je dirai en général 50 centimes en moyenne). Une fois un musulman m'a donné 10 euros, en me faisant promettre de ne pas le boire, ce que j'ai fait tout naturellement. Il semblait se forcer à me donner, un peu à contre-coeur, je m'en souviendrais toujours. Il m'a dit que le don était une règle dans l'Islam, mais qu'il irait en Enfer si j'utilisais son don pour boire de l'acool. C'est pourquoi il avait l'air si inquiet. Mais j'ai ressenti l'honneur qu'il me faisait: il avait assez confiance en moi, misérable inconnue, pour mettre entre mes mains le devenir de son âme. Même si moi je suis protestante, cet échange m'a beaucoup touché. #194 Tout dépend de la ville où tu habites. Moi je me faisais refouler pour être serveuse, car 1/ j'avais pas de cap serveuse 2/j'avais pas d'expérience 3/j'étais "surdiplomée" avec mon bac littéraire et ma première année universitaire qui ne servait à rien J'ai réussi à trouver deux fois des jobs de serveuse: un dans un bar craignos, où au bout du troisième lapin posé par le patron, j'ai laissé tomber, me disant qu'on ne pouvait pas lui faire confiance, dc pr le salaire forcément... Un autre où j'ai été prise, les clients me faisaient tourner en bourrique en me commandant pas en français, ça les faisaient bcp rire, mais le patron m'engueulait. Puis 3 jours après j'ai eu un érysipèle (infection) au pied et à la jambe, j'ai été obligée de rester allongée deux jours pour que l'infection cesse de progresser dans le corps, alors que j'étais en période d'essai. Au retour j'ai été virée, ça n'a pas manqué. Les boîtes d'interim ne m'ont appellée qu'une seule fois: pour faire un inventaire la nuit dans un village sans que j'ai aucun moyen de m'y rendre. Le bâtiment ben c'était hors de question avec mes problèmes de dos, et l'industrie n'a pas voulu de moi. J'ai pris donc les seuls boulots qu'on trouve à foison: commerciale et hôtesse. Commerciale pendant un mois, j'ai jamais été payée, pourtant je bossais 12h par jour. J'ai fini par me rabattre sur hôtesse de bar, entraineuse si tu préfères. Faut déjà avoir le physique qui faut. On n'en sort pas indemne. J'ai fini par arrêter car je n'en pouvais plus, j'avais l'impression de ne plus être moi-même, avec ces putains de robes et talons qu'on me prêtait, en tremblant de froid dans cette endroit pas chauffé, et j'ai perdu une partie de moi là-bas. Mon innocence s'est douloureusement déchirée de moi. Aujourd'hui, je ne peux plus boire une seule coupe de champagne, ça me dégoûte d'avoir du me forcer à boire pour être payée (on est payée que sur les consos que le client paye) et ça me rapelle de trop noirs souvenirs. J'ai préféré retourner faire la manche, même si c'était plus dur de mettre de côté, au moins je ne me sentais plus agressée. Aujourd'hui, je suis réconciliée avec les hommes, mais je n'ai plus une once de naïveté avec eux. Le prix a payer pour s'en sortir. Si on a pas une résilience comme du béton, je crois que c'est impossible.
Pour ceux qui ont du travail,c'est facile de dire qu'il y en a. Moi, je pensais comme ça aussi jusqu'à ce que mon père perde le sien. Ca fait maintenant 2 ans, et malgrè une recherche active, il n'a rien. Et pourtant, il a 27 ans d'expérience derrière lui. Oui mais voilà, il a 50 ans. Pour les jeunes, c'est pareil. On leur repproche de ne pas avoir d'expérience, ou d'être surdiplômé comme dit plus haut. C'est arrivé à une de mes amies, récemment diplomée, qui ne trouve pas d'emploi. Et là, je ne parle que des gens qui se trouve dans une situation "normale". Alors pour des gens qui n'ont pas d'adresse, pas de vêtements, pas de quoi se laver régulièrement, des gens qui ont faim et froid,... J'imagine que ca doit être une tâche extrêmement prérilleuse que de se sortir de cette situation.
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#1 : Il ne doit pas donner s'il ne veut pas ! Si on commence à donner de l'argent à tous les SDF qu'on voit, on en sort plus hein. La dernière fois, j'ai payé un sandwich à un SDF qui me l'avait demandé, il a été hyper impoli avec moi et j'ai regretté d'avoir été gentille. 'Faut arrêter de prendre les gens pour des pigeons.
Faut peut-être être généreux mais si l'histoire se déroule en région parisienne, sans l'excuser je le comprends parfaitement: on est sans cesse sollicité et ça fini par lasser, parce que d'abord si on donnait à tout le monde on se retrouverait aussi sur la paille, et puis en plus on n'est jamais sûr que ce qu'on donne est bien pour la personne à qui on donne. Il faut savoir qu'il existe des réseaux organisés et que le mec qui récupère ce que l'on a donné roule en BMW alors que ceux qui mendient pour lui on à peine de quoi manger... ben je suis désolée mais moi ça me donne pas envie de donner, je préfère faire un don à la banque alimentaire ou aux resto du coeur...