Par blouturn - 27/12/2011 14:03 - France

Aujourd'hui, premier entretien après l'obtention de mon master. L'employeur regarde mon CV et je vante mon parcours après cinq fastidieuses années d'études. À la fin de l'entretien, il me dit : "On va voir si vous savez piloter un scooter." Je viens d’être embauché en tant que facteur. VDM
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Top commentaires

kanjmenuie 12

Ben oui logique ! Pour la voiture, c'est le doctorat...

Mon livreur de pizza sais réparer des satellites.

Commentaires

sa ne motive pas a faire des etudes (1er année d'histoire)

C'est bien de dire que l'on fait des études, mais faut encore qu'elles servent à quelque chose. Avoir un master c'est bien, mais en quoi? Psychologie? Histoire de l'art? Ceux qui se lancent dans ce genre d'études devraient savoir dès le départ que ça ne les mènera sûrement pas bien loin... ça sert à rien de venir s'en plaindre après.

Ce genre de discours a le don de m'horripiler. OK, ces cursus offrent pour le moment de rares débouchés...Mais s'ils n'étaient pas là, on serait quand même dans la panade. S'il n'y avait pas de gens pour étudier l'art, l'histoire, la géographie, l'océanie, et autres trucs qui ne passionnent qu'un pelé et un tondu, on n'arriverait pas à grand chose car toute étude a son utilité sur terre. Si il n'y a pas de travail aujourd'hui pour les jeunes dont je fais partie, c'est parce que le monde ne tourne pas rond et que les entreprises s'en foutent plein les poches. elles profitent à fond des cadeaux fiscaux qu'on peut leur faire en embauchant à la pelle stagiaires et autres apprentis. Mais les jeunes diplômés, que dalle (sauf dans les secteurs qui manquent de main d'oeuvre). Parce que 417 euros contre 1200 (smic) ya pas photo. J'ai encore vu il y a peu une grande entreprise pétrolière qui saccage les côtes bretonnes recruter des bac+5 (donc très diplomés) en contrat de professionnalisation, pour leur je cite "donner de l'expérience"...en les payant 800 euros bruts par mois. Alors qu'ils font des milliards de bénéfices. C'est se foutre de la gueule du monde et profiter du désespoir de jeunes que personne ne veut embaucher parce que pas d'expérience...mais pas de boulot, pas d'expérience.... C'est aussi parce que de vieux croutons à 70 balais ne veulent pas céder la place, en plus de la nouvelle réforme des retraites qui ne va rien arranger. Je suis désolée, mais on passe les 3/4 de notre vie à travailler, et j'estime qu'on a quand même le droit de se lever le matin pour quelque chose qui nous plait. Devenir boulanger/maçon/restaurateur et autres par dépit ça ne donne rien de bon. Pire pour le professorat. Ce sont pour moi des vocations, et doivent le rester. Tous ceux qui choisissent cette voie par dépit, même si c'est honorable, ça ne donne jamais rien de bon. J'ai eu la possibilité de faire des études, car effectivement mes parents ont eu le moyens de me les faire poursuivre, mais j'ai trimé pour pouvoir les réussir et acquérir ce diplome de master (parce qu'il faut l'acquérir quand même, étudier pour certains cursus, c'est loin de glander les 3/4 du temps) et résultat, on me ferme la porte au nez 15 mois encore après mon obtention parce que 9 mois de stage, ça vaut que dalle sur le marché de l'emploi, et qu'un stagiaire multiplié par 3 coute moins cher qu'un salaire au smic...

J'oubliais...aujourd'hui, même pour faire de la vente en magasin, soit il faut être sorti d'hec, soit être au statut étudiant. A bac +5, cherchant à faire un petit job, je me fais recaler sur des postes de vendeuse parce que je suis trop diplomée et/ou que je n'ai pas de diplome dans la vente...Même en voulant s'en sortir, les surdiplomés n'ont pas la côte...Un vrai cercle vicieux : les recruteurs de petits jobs se demandent pourquoi on postule, et ceux des jobs à plus hautes responsabilités ne veulent pas de nous parce que pas assez d'expérience. La plupart sont obligés de mentir sur leur situation et/ou diplome pour essayer de gagner leur vie en faisant un job bien loin de ce qu'ils espéraient...

Le problème n'est justement pas que personne ne se passionne pour des formations à peu de débouchés, mais justement que beaucoup trop d'étudiants se lancent dans ces études. Il en faut, mais pas autant. Encore heureux qu'il y a des gens pour étudier tout ça... et le problème c'est qu'il y en a beaucoup trop! Les facs de psycho sont pleines à craquer, et les facultés de sciences appliquées peinent à remplir un amphi. Avoir une vocation c'est très bien, je t'encourage et te souhaite bonne chance pour réussir... mais après il faut quand même pas se plaindre de ne pas trouver d'emploi facilement et de devoir se rabattre sur autre chose.

Là encore c'est un cercle vicieux...Si les facs de psycho sont pleines, c'est que, j'émets une hypothèse, les gens ont envie d'aider les autres sans trop se mettre les mains dans le cambouis. Et dans une société où tout n'est que stress, pression du travail ou du cocon familial etc...ben la psychologie c'est un bon moyen de pallier salaire convenable, aide sociale à son prochain, et faible pénibilité de travail...il y a une part de fénéantise dans ce système, j'en conviens sincèrement. Liée au fait que dans les esprits, c'est "nous sommes civilisés par rapport à d'autres civilisations donc on a le droit de rien foutre", et ça perdure encore... Mais il y a aussi une dévaluation de l'instruction au fil des années. Quoi qu'on en dise, les diplômes tels que le brevet et le bac sont presque donnés, et quand je vois dans mon entourage des gamins qui passent au collège sans savoir lire correctement juste pour grossir les chiffres de l'éducation nationale en matière de succès...j'avoue que ça fait peur. Il faut avoir les coucougnettes de nos jours pour inverser la tendance et arrêter d'être laxistes. Le minimum d'une instruction est de savoir correctement écrire, lire et compter, et si l'erreur est humaine, voir à répétition des textes officiels truffés de fautes, ça me fait bondir, des des gamins de 11 ans qui te pondent une copie de brevet truffée de fautes en tout genre... Les torts sont partagés. Les gens, du moins dans le monde occidental, pensent que le travail leur est dû et qu'ils ont droit d'avoir un boulot confortable, sans se salir les mains ou du moins le moins possible. D'où cette part de fénéantise. Mais d'un autre côté, il y a quand même une réelle volonté de s'en sortir, et je ne cesse de voir des jeunes qui sont capables de trimer provisoirement en espérant gravir les échelons tôt ou tard, et cette démarche est extrêmement louable. Le problème, c'est qu'elle reste anormale...qu'il y ait des riches et des pauvres, ça a toujours été et ça le sera éternellement. Mais que les riches en veulent toujours plus, ça commence à bien faire....quand tu vois qu'un mec comme Beckam va se faire payer le salaire en un mois de ce que pourra gagner un ouvrier d'usine en 40 ans, excuse moi ça me hérisse le poil. Et il y a un moment où il va falloir arrêter ça. S'il faut passer par une révolution pour tout remettre à plat, peut être bien qu'il le faudra...l'histoire est un éternel recommencement...

Le salaire de Beckham peut choquer (on lui propose, il aurait tort de refuser), mais ça me choque encore beaucoup plus ce que touchent nos politiciens à vie quand ils ont exercé très peu. Un mec comme Luc Ferry (sauf confusion) qui n'a pas exercé une seule heure de cours dans l'année et tape 4500 euros/mois, même si ça n'a rien de comparable à Beckham me rend + fou, je parle du principe, évidemment, pas de la somme. Mais il y a tellement de choses sur lesquelles je mettrais le feu si je pouvais...

Au sinon tu fais des études où les débouchés sont nombreux et tu es embauché comme moi en CDI à 19 ans avec mes études pas encore terminés et avec un boulot qui me plait ... Ce qui rejoint #46

Tu as pris le travail d'un postier volontaire qui aurait été heureux d'être embauché, lui. Mais le plus idiot est bien le "responsable" qui sélectionne des gens qui n'auront que le dégoût de faire le job.

Hey....postier ou pas il faut bien se nourrir. Il faut bien commencer quelque part même si ce n'est pas son métier initial. Et essayer de piloter un scooter quand on en a pas l'expérience...tu conduirais une grue sans aucune expérience si on te le proposait toi ? Faut être logique un peu aussi...Mais ta dernière phrase est plus sensée.

ganinia 10

Ecoute moi je veux bien ta place. J'ai été facteur intérimaire, et çà a été le top. On est déjà mieux payé qu'assistante dentaire (mon dernier diplôme) sans les risques sanitaires

Je valide la VDM. A ceux qui disent qu'ils n'avaient qu'à faire des études avec des débouchés : 1) Peut-être que quand il a commencé, c'était encore le cas ; 2) Même quand il y en a, ce n'est pas pour tout le monde ; 3) Heureusement que certains étudient l'histoire, les arts, les langues, la sociologie... Dans quel monde vivrions nous sinon... Ce ne sont en rien des matières inutiles. De plus, on n'espère toujours être celui qui a un job à la fin. 4) Comme beaucoup, je fais partie des gens qui étudient par passion (dans mon cas, la biologie). Personnellement, je ne comprends pas ceux qui disent étudier pour avoir un plus gros salaire. Si on le paye en fonction de la responsabilité, alors un électricien dans un hôpital devrait avoir un salaire en conséquence par exemple. Evidemment, je voudrais vivre plutôt confortablement, mais ce n'est pas la raison qui me pousse à étudier. Précision : souvent un bac +5 gagne plus qu'un bac +8 (de surcroit payé 1300 euros pendant sa thèse). 5) Je rappelle seulement que peut-être le commerce ou l'informatique recrutent (en fait, j'en sais rien) mais si d'une part c'est pour faire un boulot qui nous répugne, qui nous dégoûte à l'idée de nous réveiller le lendemain pour y aller, qui nous pousse à prendre des congés maladie non justifiés pour l'éviter, voire justifiés parce qu'il nous démoralise, etc, autant changer de filière. D'autre part, on peut être très mauvais là-dedans ! Tant mieux à ceux qui trouve un emploi facilement sans étude, ou à la sortie de la fac/école (déjà, faut avoir les moyens d'aller à HEC, l'ESSEC ou même l'EBI), mais ne dénigrez pas les autres. Vous me faîtes penser à ces anciens gros qui ont perdu du poids et regarde ensuite méchamment ceux qui le sont encore avec des commentaires de type "c'est un faible, c'est trop facile de mincir". P.S. : A ceux qui disent que les "faqueux" ne bossent pas, FAUX ! (Passé les deux premières années ^^).

ça rejoint parfaitement mes propos un peu au dessus. Merci, tu résumes super bien la situation :) Bonne continuation et chance dans ta carrière alors !

Bien sûr qu'il faut faire quelque chose qui plait. Mais on vit en société, ce qui implique d'y trouver une fonction où on est utile. Le problème, c'est qu'actuellement, comme l'a dit Arakiel, il y a beaucoup trop de jeunes qui se lancent dans des études "sans débouchés". Certes, il est utile est nécessaire d'avoir des philosophes, des historiens, des artistes, mais on a bien plus besoin de scientifiques, de techniciens, d'ingénieurs, d'économistes, etc. Actuellement, quand on regarde les universités, en général les amphis de philo sont pleins, alors les facs de sciences sont désertées. Ensuite, oui, libre à chacun de faire ses choix d'études, mais il ne faut pas oublier qu'une partie de ces études est financée par la collectivité. Et une fois les études terminées, on en voit pas mal se plaindre qu'il n'y a pas d'emplois, qu'ils sont sur-qualifiés pour les fonctions disponibles, etc. C'est aux travailleurs de s'adapter au monde du travail, et non l'inverse. Si une entreprise d'informatique engage des informaticiens et pas des historiens, c'est pas pour le plaisir, c'est parce que ce sont ces profiles là qui sont nécessaires pour faire tourner la boîte. D'ailleurs, est qu'un historien travaillant comme postier, ou étant au chômage, est plus heureux qu'un comptable passionné d'histoire? Aucun des deux n'occupe une fonction qui le passionne, aucun des deux n'utilise ses connaissances en histoire, mais le second est plus demandé, plus difficile à trouver, et mieux payé. Le second peut toujours s'octroyer des loisirs en rapport avec sa passion, utiliser son plus gros salaire pour se payer des cours, des musées, etc. Il ne sera peut-être jamais passionné par son travail, mais cela ne l'empêche pas d'être heureux, de bosser dans une entreprise sympa avec une bonne ambiance, etc. Ce n'est pas parce qu'on étudie pas le sujet qui nous passionne qu'on est forcément malheureux. Ce pas parce qu'on est passionné par l'art, l'histoire, le cinéma, le latin ou que sais-je, qu'on déteste tout le reste...

Je ne vais pas contredire tes propos, mais seulement les nuancer : d'une part, j'en connais peu qui, à 20 ans, savait concrètement ce qu'il voulait faire de sa vie. Encore moins qui connaissait sa passion. Alors quand je parle de personnes qui mènent des études qu'ils aiment réellement, il n'en reste (malheureusement) plus beaucoup. Logiquement, il ne doit pas en rester des masses en sciences humaines et en lettres (en mêlant passion et pragmatisme). Et oui, on peut vivre sa passion dans les loisirs. Pour être en fac de sciences, je peux te dire qu'on est nombreux. Le problème, c'est que les sciences regroupent une très large de gamme de compétences et de métiers futurs. Par exemple en bio, puisque je suis concernée, il y a encore quelques débouchés dans certaines filières spécifiques, mais beaucoup moins dans d'autres. Quand je suis entrée en fac, je ne savais pas en quoi je voulais me spécialiser (d'ailleurs c'est toujours le cas, 4 ans plus tard...) car on n'entr'aperçois que très vaguement toutes les possibilités, qu'on nous force à nous spécialiser sans avoir d'idée réelle sur le future. Savait tu que le milieu automobile recrutait des microbiologistes ? Moi non plus. Même si je voulais me recaser autre part, j'aurais du mal. D'une part, je commence à me faire vieille pour tout reprendre à zéro. D'autre part... bah, j'suis nulle pour à peu près tout le reste. En maths, en informatique, en langue, etc. Tu engagerais, toi, quelqu'un de médiocre, même si tu as des postes à pourvoir ? De toute façon, ça ne sert à rien de jeter la pierre à quelqu'un qui ne trouve pas d'emploi dans son domaine, au final, quasiment tout le monde finit par se reconvertir. Ne serait-ce que parce que les emploi obtenus ne sont pas vraiment ceux justifiés par le diplôme. (D'ailleurs, la France est un peu naze de ce point de vue : le diplôme prime quasiment toujours sur l'expérience. Il faudrait un peu plus s'inspirer des autres, comme du Quebec...)

Et puis, bon, de toute évidence, je n'aurais jamais pu devenir prof de français, même s'il en manque.

Le problème de l'orientation est en effet de taille...Je ne connais que peu de jeunes qui, sortis du bac, savent exactement ce qu'ils veulent faire. Et certains métiers ne requièrent pas 36 voies pour y parvenir (médecins, juges, avocats, policiers et gendarmes etc etc)...Alors ils font comme ils peuvent pour s'orienter. Mais je persiste pour dire qu'il y a aussi un réel effort à faire du côté des entreprises. A vouloir faire plus de bénefs qu'ils n'en cumulent déjà, ils tuent l'emploi. Je vous jure que du boulot dans ma branche, il y en a. Mais alors sacrément. Il faut juste pénaliser ceux qui ne jouent pas le jeu et embauchent des stagiaires à la pelle pour faire marcher leurs services, parce qu'ils coutent résolument moins chers qu'un employé. Aujourd'hui, 10 offres de stage pour une en CDD. Et ne croyez pas que ce sont des stages photocopies... Et pour le rapport diplôme/expérience, la tendance est justement à s'inverser...Non, les entreprises n'en ont plus rien à foutre que l'on ait bac+2 ou +5 aujourd'hui. Elles veulent des gens opérationnels qui ont déjà été dans une entreprise....hors stage bien entendu, les stages, ça ne vaut rien rappelons le (oui, les mêmes qui en embauchent à la pelle, si vous suivez...) Quand c'est pas le critère géographique. Soyez mobiles qu'on dit...mon c** oui. J'essaie de chercher du boulot à des km de chez moi aujourd'hui, mais parce qu'ils veulent des gens prêts à attaquer d'une semaine à l'autre...on me recale rien qu'à l'adresse, même si je correspond en tout points à leurs besoins. Et c'est là que le bât blesse. Les bac + 5 qui n'ont pas ou peu d'expérience en entreprises se voient aujourd'hui délaissés pour des jeunes moins diplômés, mais sous payables à souhaits, et ayant déjà mis le pied à l'étrier quelque part (il faudrait presque s'excuser aujourd'hui d'avoir eu les moyens de faire des études sans trop d'encombres mais sur le fil du rasoir quand même....) Ceux qui sont de classe moyenne, qui ont fait un cursus sans avoir à bosser pendant leurs études mais dont la famille avait juste les moyens de faire en sorte que...ben sont plumés. Mais je ne vais pas m'en plaindre non plus, parce que justement j'ai eu cette chance immense de terminer mes études sans problèmes alors que certains doivent en plus les assumer seuls. Bon courage à eux au passage. Oui parce que les bac+5 bien entendu veulent des salaires de ministres... Là encore, beaucoup moi comprise sont prêts à être payés au smic pour avoir la chance d'avoir un boulot quel qu'il soit et commencer à cotiser pour leur retraite....la preuve avec la VDM initiale.

Oui m'enfin, faut pas 30 ans non plus pour se décider hein... Et d'ailleurs, y'a pas de limite d'âge. Après, si on est diplômé "tard", faut simplement arriver à le justifier honnêtement devant l'employeur. Alors autant je suis d'accord pour dire qu'il y a un manque évident d'informations concernant les choix et surtout leurs débouchés ( les descriptions de certaines études sur les sites des facs c'est rarement valable...), autant faut aussi apprendre à se bouger le cul, à demander aux bonnes personnes, à prendre des contacts. Personnellement, j'ai un Master en informatique. Bah avant d'entamer ces études, j'ai passé plusieurs mois à regarder les offres d'emplois pour avoir une idée des débouchés, je suis passé dans une agence de recrutement pour avoir des conseils, des infos, et j'ai même contacté quelques entreprises pour poser des questions du genre "Quel genre de fonction/travail effectue quelqun avec ce diplôme chez vous?". Généralement, j'ai été très bien reçu et j'ai eu plus d'infos que je ne pensais en avoir, puisqu'on m'a même proposé de venir rencontrer des travailleurs sur place :) Je suis d'accord que c'est pas forcément une démarche facile, que certains à 18 ans ne sont pas du tout capables de se démerder, mais alors faut demander de l'aide. Les parents, les amis, des connaissances, le corps enseignant, les profs d'unifs, les journées portes ouvertes, voire même une assistante d'orientation ou un centre d'aide aux jeunes ou autre. Et au pire, "perdre" une année ou deux, c'est pas la mort non plus, y'a tout à fait moyen de mettre profit.

"si on est diplômé "tard", faut simplement arriver à le justifier honnêtement devant l'employeur. Ton "simplement" me fait beaucoup rire...Vas y, essaie voir. Aujourd'hui, les recruteurs n'en ont rien à foutre dans les 3/4 des cas. Ils voient "cursus long"= glandeurs. Ou année passée à chercher du travail=année que tu n'as pas passée à travailler donc tu ne vaux que dalle pour eux. Réveille toi, c'est pas le monde des bisounours. J'ai beau expliquer que ça fait des mois que je cherche du boulot à plein temps (c'est à dire plus de 300 candidatures envoyées, 25 entretiens, des relances téléphoniques à la pelle, des salons de recrutements etc etc...), le gros trou sur mon CV est lourd de conséquences et plus il s'élargit, moins on me trouve crédible. Et pourtant des efforts, j'en ai fait. des allers retours à 80 euros et 3h de train pour 15min d'entretien, des rencontres à tout genre. Ma seule chance aurait été d'être embauchée juste après mon stage de fin d'études pour avoir LE CDD qui aurait donné du poids à mon CV. Je n'ai pas eu de chance, et pour le coup je ne dois cette triste suite qu'à ce fait.

"Personnellement, j'ai un Master en informatique. Bah avant d'entamer ces études, j'ai passé plusieurs mois à regarder les offres d'emplois pour avoir une idée des débouchés" Juste une précision : tu as entamé ces études UNIQUEMENT parce qu'il y avait des débouchés, ou alors tu avais déjà une petite idée que ces débouchés ont renforcé ? Parce que si je peux comprendre le second cas (je trouve même ça très bien), le premier ne me fait pas du tout envie. Je fais partie de ces gens qui ont eu beaucoup de mal à trouver ce qu'ils voulaient faire : entre le bac et aujourd'hui, presque cinq ans plus tard, j'ai pensé au journalisme, un peu au professorat, puis à la communication, puis à la documentation. Parmi ces quatre domaines, le seul qui soit vraiment confortable en terme d'emploi ? La communication. Pas de pot, quelques mois ont suffi à me convaincre que je n'étais pas faite pour ça. Tout ça pour dire que tout le monde n'est sans doute pas aussi indécis que moi, mais qu'on ne décide pas de son orientation juste parce qu'il y a des offres d'emploi dans ce domaine. Sinon, la grande timide rêveuse que je suis se serait précipitée dans une école de commerce et aurait fini sous antidépresseurs ^^

"Parmi ces quatre domaines, le seul qui soit vraiment confortable en terme d'emploi ? La communication." Désolée de te décevoir...mais c'est justement le domaine que j'ai étudié et pour lequel je me bats pour trouver un emploi aujourd'hui. J'ai eu le "malheur" d'avoir choisi une voie qui m'a plue, mais où les employeurs ne jouent pas le jeu en matière d'emploi. Je renvoie à mes autres commentaires.

Tu ne me déçois pas, j'ai quitté la com. Par contre, ce sont mes copines en master com d'entreprise qui vont être déçues ^^ Disons que si je disais ça, c'est que récemment j'ai fait quelques recherches sur les métiers de l'infocom, et que c'était la communication qui s'en sortait le mieux au niveau des offres d'emploi. En documentation, mon domaine à présent, c'est une misère sans nom. L’État ne veut plus recruter et les entreprises nous lâchent au profit de pros de la veille stratégique et de marketing qui sortent des écoles de commerce. Rien que pour trouver un stage de fin d'année, déjà, j'ai largement ramé. Et c'est là que je te rejoins : en cherchant ce foutu stage, je me suis aperçue que désormais, on ne cherchait plus des stagiaires à qui apprendre un métier, mais des stagiaires à exploiter. J'ai vu des offres de stage sur trois mois avec des listes de missions longues comme mon bras, avec bien sûr toutes les entourloupes possibles et imaginables pour ne pas payer le stage. Et bien sûr, pendant ce temps, on n'embauche pas de diplômés. C'est comme ça dans tous les domaines. Enfin bref. Je crois qu'on pourrait parler des heures de la détresse des (futurs) diplômés...^^

bollybolly3 4

TLBM en allant postulé à la poste tu t'attendais à quoi?!

un job de commercial ? de guichetier ? de communicant ? de chargé des ressources humaines ? d'employé au centre de tri ? de conseiller financier ? réduire la poste aux facteurs, c'est un peu réducteur, tu ne crois pas ?

A mon avis, quand t'as bac+5, tu vises pas facteur ou t'as vraiment perdu 5 ans. Les voies dans cette boites sont variées comme le dit petite filou. Je connais des "bac+5" qui sont facteurs, quand c'est provisoire, ça va encore, quand ça dure depuis des années, je trouve ça juste hallucinant. De même que comme d'autres, je connais des livreurs qui ont une licence (pas licence IV), ou maitrise. C'est juste effrayant.

#60, les jobs que tu as énuméré ne sont pas mieux que celui d'un facteur...

bollybolly3 4

#60 commercial, guichetier, employer Au centre de tri c'est pas mieux que facteur voir pire et pas besoins de bac+ pour ça non plus..

Ah ça, j'entends bien. Mais sur le point de vue expérience, crois moi, un commercial ou un guichetier aura plus de chance de se reconvertir dans d'autres domaines que le facteur ou l'ouvrier en centre de tri. Pourquoi ? Parce que tu causes à d'autres gens et développe le sens du relationnel. Un facteur (sauf quand il rencontre les gens de temps à autres) ou un employé de centre de tri ne causent qu'à des enveloppe et des colis, et ne voit que de loin le côté marketing du secteur...

Ben, c'est pas gênant d'être facteur si c'est pour attendre le temps de trouver le métier qui te plait :)

Ta au moins le permis pour la poste ?

"faites des études" qu'ils disaient...