#43 : La notion de "raisonnable" dépend beaucoup des enfants... et des parents. Les mêmes devoirs peuvent être torchés en 5 minutes avec un enfant relativement bon élève et des parents un peu pédagogues, tandis que chez certains, le même devoir c'est 2 heures, un drame à chaque fois, des larmes régulièrement, parce que le gamin est moins à l'aise, qu'il rame, et qu'en plus les parents, désarmés, n'ont pas la présence d'esprit de dire "bon on laisse tomber, tu as passé 1/4 d'heure dessus, c'est bien suffisant, va jouer maintenant", mais préfèrent insister lourdement et parfois croient qu'en criant ça rentrera mieux. Le temps qu'on peut passer sur des devoirs, ça varie du simple au dodécuple selon les individus, et même davantage dans certains cas extrêmes, et pour des mêmes devoirs je parle. Et ce du CP à l'université. Moi je dis, un enfant, c'est comme un adulte. Il a fait sa journée, il a pas démérité, il est nerveusement crevé (si si, 6 heures d'apprentissage, pour un cerveau humain, c'est beaucoup) même si physiquement il a l'air encore ok, bref quand il a fait sa journée c'est bien de lui foutre la paix. Ramener du boulot à la maison c'est toujours casse-burne, je n'aime pas imposer à autrui ce que je n'aimerais pas me voir imposer.

Ok, mais il est nécessaire à l'élève de revoir ce qu'il a fait, de voir s'il a tout compris ou pas, et les exercices sont là pour l'y aider. Les devoirs à la maison ce n'est pas une façon de les torturer mais simplement de les aider. Comment ils les font et dans quelles conditions, c'est aux parents de s'impliquer un minimum dans l'éducation de leurs enfants. Il faut leur en donner des devoirs, à petite dose, mais ils doivent être là.. ne serait-ce que lire un texte.

encore un mouflet qui répète sans en mesurer la porté les phrases de papa-maman... faut lui expliquer que si, ses devoirs doivent êtres faits en priorités, et que le cas échéant elle a "que ça a faire" justement. ah les gosses!

Primo, un enfant ne fait pas 6 heures d'écoles. Dans les textes, la récréation en école élémentaire doit durer 15 minutes, pas plus. Dans les faits, je n'ai jamais vu de récréation durer moins de 20 minutes (sauf les jours de pluie, et sauf quand l'école était juste à côté de l'Inspection... étrangement). Ce qui fait donc des journées en classe de 5h20 (sans compter les 3h théoriques d'EPS dans la semaine). Secundo, dans une classe, le travail de l'élève n'est pas effectif 100% du temps. En moyenne, l'enfant va "fournir" du travail 70 à 80% du temps (et je parle d'un élève qui fait le travail demandé sans se déconcentrer, ce qui est rare voir impossible). Donc environ 3h de travail effectif par jour. Le reste du temps étant dédié à : - divers rituels : appel du matin en CM2 + appel de la cantine et de l'étude + diverses responsabilités = 15/20 minutes, par exemple ou faire les cartables (10 bonnes minutes pour un CP) ou encore la distribution diverse de matériel (cahiers/photocopies/livres...), là je dirais bien 25 minutes par jour (en plusieurs moments de la journée). - la mise en place des activités (passation des consignes, préparation du matériel, etc.) Donc, #45, un enfant ne "fait pas sa journée" comme un adulte qui doit rester concentré pendant toute la durée de son travail. Sur 6h, l'enfant aura travaillé 4h en moyenne. Enfin, les apprentissages faits dans la classe ne sont malheureusement pas acquis à la fin de la journée. Les notions nouvellement abordées doivent être revus après les heures d'école afin de permettre à l'enfant de mieux les acquérir. Je suis d'accord sur le fait que pour les élèves en difficulté, les devoirs écrits le soir sont une corvée plus qu'autre chose. Mais est-ce en ne faisant pas travailler ces enfants qu'on va pouvoir les sortir de leurs difficultés ? (C'est une question ouverte, pas de la pure rhétorique.) Dans la mesure du possible, j'évite de donner du travail quand j'ai des classes de CP/CE1 en dehors d'une lecture et/ou d'une leçon. Mais il est clair qu'il faut adapter son travail aux types d'élèves (et de parents*) qu'on a en face de soi. *Je dis parents parce qu'au final, quand on ne donne pas de travail écrit aux enfants, ce sont les parents qui vienne nous voir en nous disant "C'est normal qu'il rentre sans travail à faire ?" "Ah mais si, il a une leçon à relire !" "Nan mais je parle de VRAI travail !" ... (dialogue ne sortant pas de mon imagination mais tenu avec une maman l'année dernière).

je trouve ca plutot mignon moi je sais pas pourquoi vous vous acharnez sur la petite

Jean-Marcel : t'es un chef ! Pour moi l'école c'était la prison. Les devoirs à la maison, une punition. Vous avez déja vu des cow-boys qui récitaient des tables de multiplication et des subjectifs du nainparfait? à huit ans, on a le monde à conquerir, au lieu de perdre son temps à l'école ! L'école française est la meilleure du monde pour une chose : la garderie. de 8H00 à18H00, les parents peuvent aller travailler en paix, l'état garde leur progéniture...

edit

A mon avis ses parents ont du l'inscrire à au moins 3 activités extra-scolaire le mercredi et la pauvre...ben oui ça lui en fait des choses à faire. Cela dit le travail pour l'école doit rester prioritaire, mais faut avouer que la façon dont elle a répondu est excellente !!

@Minmay : D'accord pour dire que sur la journée de 6 heures, il n'y a pas 6 heures de travail effectif. Il y a quand même 6 à 8 heures sur le "lieu de travail" (selon qu'on soit demi-pensionnaire ou pas) et plusieurs des activités que tu cites nécessitent tout de même de la concentration. Un employé non-plus ne passe pas 35 heures à bosser. Il s'accorde aussi des pauses café (ou autre), un grand nombre sont connectés à internet en même temps et pas toujours dans un cadre 100% strictement professionnel, l'immense majorité peuvent discuter entre collègues, et il est généralement considéré comme faisant partie de leur travail lorsqu'ils vont faire/chercher des photocopies, etc. - je n'ai quasiment jamais vu un employé faire 100% de productivité intensive pendant 7 heures toute l'année, et quand des managers un peu zélés tentent de s'en approcher, ça donne France Télécom. Les "diverses responsabilités", les "passations de consignes", les "heures de vie de classe", l'écriture des devoirs dans le cahier de texte, la préparation du cartable pour les CPs, mine de rien, ce sont aussi des moments où le cerveau est en alerte et en travail même s'il est pas en train de faire un travail productif du point de vue de l'ingurgitation de savoirs : nerveusement niveau fatigue c'est du pareil au même, à un chouilla près. Si les apprentissages ne sont pas maîtrisés à la fin de la journée, il faut ménager du temps le lendemain pour la révision du travail de la veille. En plus, revoir le matin, après une nuit de sommeil, et quand on est encore frais, ce qui a été travaillé la veille, est vraiment un excellent moyen de fixer (pour l'avoir pratiqué en auto-apprentissage pendant un temps, je puis te dire que je me suis auto-bluffé par l'efficacité de cette "trouvaille"). Tu vas me dire "impossible, avec les programmes et le nombre d'heures de cours, on n'aurait mathématiquement pas le temps". Je te répond : je sais, je sais... En même temps c'est pas moi qui fait les programmes. Tu me répondras que c'est pas toi non-plus, et là encore je te répond : je sais, je sais... il faudrait simplement admettre que les programmes sont trop chargés, que tout va trop vite, et qu'arrivé à 15 ans, les gamins sont censés maîtriser la trigonométrie et les équations à 2 inconnues mais qu'en pratique ils ont oublié jusqu'à la règle de trois (qui leur sera infiniment plus utile dans la vie que la trigonométrie). Bien-sûr qu'il faut faire travailler les élèves en difficulté, on ne va pas se contenter de les laisser sur le bas-côté. Mais pas n'importe comment. A la limite, je trouve que les récentes heures de soutien instaurées par la réforme de l'école n'est pas une mauvaise idée. Au moins, ça fait partie de la journée d'école de l'enfant. Il vaut mieux ça que d'être poursuivi par son échec jusque sur son lit, parce que psychologiquement, il faut se rendre compte du niveau d'angoisse et de détresse que ça implique. La chambre d'un enfant, ça devrait être son refuge et son cocon, pas l'endroit où il rame, stresse, et se prend éventuellement une torgnole parce qu'il comprend pas et que papa perd patience. Sinon, c'est jusqu'à la qualité et la quantité du sommeil qui peut s'en retrouver menacé (conditionnement de base). Tu vas me dire que c'est pas la faute des instit', ce qui se passe à la maison, je ne suis qu'à moitié d'accord : l'école devrait prendre aussi ses précautions pour éviter que ce genre de scénario ne se réalise. On ne peut pas l'empêcher à 100% (il y aura toujours des parents pour rajouter des devoirs qui ne sont pas donnés par l'école), mais on peut au moins le décourager. Sinon, je suis parfaitement conscient que les parents RÉCLAMENT des devoirs, j'ai déjà vu un instit limite harcelé parce que les parents ne supportaient pas qu'il ne donne pas de devoirs et qu'il soit trop gentil (bien que les élèves apprenaient très bien et que ses cours se passaient dans le calme) : ils craignaient que leur petit génie en sache moins que le fils du voisin qui lui avait des devoirs. Et je sais bien que l'instit', tout seul, ne peut pas grand chose. Ce que je dis, ce n'est pas un truc que les instits qui me lisent doivent prendre personnellement comme une agression à leur égard. C'est plutôt un message lancé à l'école en tant qu'institution, et à toute la société en générale : nous avons un besoin urgent de mieux prendre en compte les besoins et les limites des enfants sur ces sujets là. Les pays qui l'ont fait n'ont pas eu à le regretter, bien au contraire. Les finlandais ne sont pas génétiquement plus mauvais que les français. Ils ont certes une langue plus facile à lire grâce à une correspondance graphème-phonème d'à peu près 100% (ça peut aider, mais en contrepartie ils ont une grammaire d'une complexité horrible), mais ils ont aussi un système scolaire plus efficace (et devine quoi : moins coûteux, en prix par élève, malgré un taux d'encadrement nettement supérieur et des salaires tout à fait corrects).

#45 eh oui, on est pas sur terre pour rigoler! l'école est pour beaucoup d'enfants (malgrès tout ses défauts, réels ou supposés) la seule et unique chance d'avoir une vie un peu meilleure après, et de sortir les gosses des bas-fonds en lui permettant de devenir plus sensible et réceptif à la connaissance et au monde qui l'entoure. A condition que les parents comprennent que c'est pas apprendre une conjugaison qui tuera le gamin (même si j'admets que l'école n'est pas faite pour tout les enfants: moi même était plus souvent dans la peau de Hans Solo ou Sangoku que dans celle de l'écolier modèle... mais je remercie mes parents de m'avoir un peu poussé.) Alors, à choisir entre 10 ou 12 ans de bonheur et une vie de servitude dans un monde qu'on ne contrôle ni ne comprends, être manipulé et utilisé, ou alors travailler à l'école et avoir une certaine emprise sur notre vie et pouvoir la modeler au fil du temps? le choix, pour ma part, est vite fait.