Les cadeaux ça dépend aussi pas mal de l'éducation. S'il a été éduqué dans l'idée qu'un cadeau c'est très spécial et ne se fait que dans de rares occasions style Noël ou anniversaire, il ne pensera tout simplement jamais à en faire à une autre occasion. La personnalité intervient aussi, y'a des gens pour qui les cadeaux c'est pas leur truc (ils n'ont pas spécialement envie d'en faire, et s'ils en font c'est plus ne pas se faire mal voir que vraiment par envie, mais d'un autre côté eux n'en attendent aucun et s'en ficheront complètement si on ne leur en fait pas). Le problème c'est aussi que les cadeaux, c'est devenu une véritable industrie avec toutes les pubs et incitations qu'on peut trouver partout, du coup ça peut ou bien rendre le geste beaucoup moins naturel, ou bien en rebuter certains.

Ce qui m'étonnera toujours, c'est que même ceux qui n'ont pas des tonnes de vocabulaire utilisent ce mot, "vénale(s)", parfois au pluriel mais bien toujours au féminin. Un basique. Un homme peut sortir avec une femme juste parce qu'elle est belle = normal, mais une femme qui sort avec un homme parce qu'il est riche = opprobre = on lui lance le "mot écarlate" à la figure. Un homme peut sortir avec une femme juste pour le sexe et il ne faut pas pour autant le traiter d'obsédé , mais une femme réclame une bague à son copain et au-to-ma-ti-que-ment on lui reproche sa vénalité.. Le cliché de cette relation (imaginaire) malsaine entre les femmes et l'argent à de beaux jours devant lui...

Je suis une femme et oui j'assume de dire de cette femme qu'elle est vénale. Mais ne t'inquiètes pas les hommes ne sont pas en reste bien au contraire.

#114 : "Un homme peut sortir avec une femme juste parce qu'elle est belle = normal". De même qu'une femme peut sortir avec un homme juste parce qu'il est beau ne choquerait plus grand-monde aujourd'hui, je présume... Peut-être parce que le physique est directement rattaché à la personne elle-même, au même titre que le caractère, la personnalité, le sens de l'humour, les qualités, les défauts... Tout ce qui constitue la personne à l'échelle individuelle. Contrairement à l'argent qui reste un concept beaucoup plus artificiel et surtout moins personnel que les facteurs précédemment cités, y compris le physique. D'où - je pense - le "une femme qui sort avec un homme parce qu'il est riche = opprobre", car dans ce cas-là, ce n'est pas l'homme en lui-même qui susciterait l'attirance (l'exemple peut aussi s'appliquer avec les genres inversés : un homme qui démarre une relation avec une femme riche). Toutefois, je ne vois aucun inconvénient à ce qu'un couple se forme sur la base d'un unique élément, même "superficiel", du moment que chaque partie est consciente de la nature de la base de son couple et que personne ne réserve de mauvaise surprise à l'autre. Après tout, les couples n'ont pas tous vocation à durer pour la vie et chacun a sa façon à lui de fonctionner. Ce qui serait malhonnête à mes yeux, c'est de cacher - ou de mentir de façon volontaire - sur les tenants et aboutissants du couple, car ça reviendrait à trahir la confiance de l'autre depuis le début. Or parmi les cas de couples à la "légitimité" viciée, j'ai remarqué que l'argent y occupe souvent une bonne place, ce qui pourrait expliquer la vision populaire négative autour de l'attirance pour l'argent qui se substitue à l'attirance pour la personne lors de la phase de séduction et de l'établissement d'une relation. "mais une femme réclame une bague à son copain et au-to-ma-ti-que-ment on lui reproche sa vénalité.." Petite correction : harceler pendant un bout de temps son conjoint pour obtenir quelque chose comme on exigerait un dû - et la formulation de la VDM avait laissé clairement entendre cela - peut être associé à de la vénalité ainsi qu'à de l'acharnement (mais étant donné que l'auteure y a ajouté des précisions plus bas, tout va bien à bord : elle n'est pas du tout vénale finalement ;-) ). Alors certes, un homme peut sortir avec une femme juste pour du sexe et il n'y a pas à avoir à le traiter d'obsédé pour autant si le couple y trouve un équilibre (surtout que la réciproque existe aussi). Mais je vais tout de même briser vos illusions : un homme qui harcèle sa conjointe pendant des jours/mois pour pouvoir coucher avec elle (après tout, il faut rester dans l'analogie), fait sys-té-ma-ti-que-ment l'objet de critiques, avec en prime de jolis noms d'oiseaux, parmi lesquels le gratifiant titre de "libidineux qui prend les femmes pour des "objets sexuels", et qui n'hésite pas à recourir au chantage et à la manipulation..." que n'importe qui ici s'empresserait de le lui décerner. Donc je ne m'inquiéterais pas trop au sujet de ces fameux systèmes de "pro ratio de fellation ou de sodomie" servant de baromètres affectifs auxquels seraient confrontées ces - si malheureuses - copines (ce qui insinue au passage le fameux cliché de cette dépendance qu'auraient les hommes envers le sexe, de la même manière que les toxicomanes envers les stupéfiants) : il me semble qu'ils sont plutôt mal vus de l'extérieur. Et enfin, si le manque de diversité lexicale vous gêne tant, je peux proposer quelques alternatives : capricieux, matérialiste, intéressé, avide, etc. à la place de "vénal" (je laisse ces termes sous forme neutre puisque la déclinaison au féminin semble poser problème).

#126 : Je ne dis pas que la "vénalité" n'existe pas, je remarque juste que c'est un mot que de toute ma vie je n'ai jamais entendu au masculin. Pourtant la vénalité n'a pas de genre, n'est-ce pas ? Ca me parait injuste et de bien mauvaise foi de réserver ce trait aux femmes, surtout quand leur indépendance économique n'a officiellement que 50 ans.