et...?

Joli raccourci. Les professeurs n'ont rien à voir avec des supérieurs hierarchiques. Rien à voir a priori avec un problème d'image de soi : que celui qui n'a jamais été exaspéré par le nombre d'âneries débité dans un devoir ou lors d'un oral lui jette la première pierre. Ne nous emballons pas non plus : maltraités? Cela ne semble pas si dur. Surtout s'il a attendu la fin pour le dire, ne la déstabilisant pas lors de son oral.

ah, apparemment je suis tombé sur un prof qui trouve que ça pique un peu... :) Alors : 1) "Les professeurs n'ont rien à voir avec des supérieurs hierarchiques" : Un élève est-il en mesure de se défendre devant des commentaires gratuits sans craindre de se prendre des points de moins ? On peut faire passer le même message en étant respectueux de l'élève, ce qui rend le commentaire constructif, utile. Je pense que dans des pays anglo-saxons ou nordiques, qui prennent la défense des enfants très au sérieux, un prof ne pourrait avoir ce genre de comportement qu'un nombre très limité de fois dans sa carrière. 2) "Rien à voir a priori avec un problème d'image de soi : que celui qui n'a jamais été exaspéré par le nombre d'âneries débité dans un devoir ou lors d'un oral lui jette la première pierre" : L'adulte montre ainsi qu'un enfant -ou un "plus petit que soi" de quelque nature- peut donc servir de défouloir ? Bel exemple de maturité et de maîtrise de soi transmis aux générations futures ! Je persiste à croire que l'examinateur en question souffre soit d'une piètre estime de soi, qui le conduit à éprouver le besoin -voire même du plaisir ?- à rabaisser les autres pour se sentir plus important, et le faire sans prendre le risque d'un retour de flamme me désole encore plus, soit d'une sorte de surestimation de son propre pouvoir qui lui fait croire que l'échec d'un élève revient à son échec personnel, inacceptable. 3) "Ne nous emballons pas non plus : maltraités? Cela ne semble pas si dur. Surtout s'il a attendu la fin pour le dire, ne la déstabilisant pas lors de son oral." Je ne connais pas quelqu'un qui commette consciemment des actions qu'il ne juge pas lui-même bénignes après-coup....Comme les enfants qui en frappent un autre et disent ensuite "mais on ne faisait que s'amuser, monsieur"... Je reconnais qu'être prof est difficile, mais je crois que ceux qui se risquent à de tels comportements feraient bien de se demander à quoi ils contribuent.

Oui être prof et difficile et pour avoir fait passer les bacs blancs à des Terminales (générales et technologies), je le répète, oui c'est très difficile de garder son calme devant certains élèves. Quand vous voyez arriver un élève en mini-jupe ou débardeur, le chewing-gum dans la bouche façon ruminant ou le maquillage collé à la truelle, sans aucune notion du déodorant ou au contraire avec une adoration du parfum. Quand vous voyez qu'après 6 mois de cours et de "attention l'oral blanc approche et l'oral c'est dans 2 mois", la moitié de la classe n'est pas capable de vous dire quel président américain s'est fait tuer à Dallas dans les années 50. Quand vous apprenez par la même occasion que Kennedy était Porto-Ricain ou que Bush a été assassiné. Au bout d'une journée, oui, vous craquez ! lol Mais cela peut être tout autant positif que négatif. Devant un élève qui SAIT que Kennedy s'est fait assassiner à Dallas, ou un autre qui est capable de faire une phrase entière avec tous les mots à la bonne place, la note risque d'être largement augmentée et le commentaire très positif. Devant un élève qui arrive en faisant ses bulles de chewing-gum, fier de ne rien savoir et même pas capable de le dire en anglais... bah non seulement la note va baisser mais en plus oui, le commentaire est lâché. Souvent trop tard et pas très réfléchi. Mais des fois qu'est-ce que ça fait du bien ! J'aimerais voir toutes ces personnes qui critiquent et qui se sentent blessées par un commentaire de prof essayer de passer 30 heures à corriger un bac blanc et ensuite de passer une journée entière assis derrière une table à écouter parler leurs congénères. Je ne suis pas sûre qu'ils garderaient leur calme comme ils le préconisent si bien... Quand à la jeune fille de la VDM, rien ne nous dit que ledit prof ne l'a pas rappelée ensuite pour lui expliquer ses erreurs, ou qu'une note n'est pas prévue pour récapituler ce qu'il a pu noter de bon ou mauvais. Nous ne savons pas non plus ce que veut dire "confiante" du point de vue de l'examinateur. Cela peut très bien passer pour de l'arrogance et il a voulu la calmer un peu avant l'examen final où là, on ne lui fera aucun cadeau. Désolée pour mon roman :oS

Ah! Des numéros, quel bel outil. 1&2) Je ne suis pas sûr de te suivre - car oui, je vais te tutoyer, quelle familiarité, quelle manque de respect!-. Tout d'abord tu soulignes que si sentiment d'intouchabilité il y a, ce dernier est "faux" puisque les prof' s'exposeraient "à des plaintes de la part des élèves". Par la suite, tu exposes l'impuissance des élèves face à leurs instituteurs. Quid de cette contradiction? 2) Ma foi, cela fait partie de la fonction d'évaluation que de souligner des difficultés, ce n'est pas forcément rabaissant. Si c'est dit de manière ironique ou parfois un peu mordante, c'est que, puisqu'humain, l'examinateur succombe parfois au profond desespoir dans lequel l'exposition prolongée à la bétise plonge parfois, nul n'est parfait. N'est stupide que la stupidité, eh. 3) "Je ne connais pas quelqu'un qui commette consciemment des actions qu'il ne juge pas lui-même bénignes après-coup....". Ma foi, que répondre? Moi, si. Et je doute que cette remarque ait profondément traumatisé l'auteur de cette vdm.

Salut Camoo, je trouve ça plutôt sympa de se tutoyer. Pour clarifier : je crois que les élèves n'ont, d'une part, pas nécessairement conscience que le comportement de l'examinateur n'est pas bon -un adulte censé être un modèle pour un enfant véhicule par son comportement un exemple de "normalité" - et d'autre part, lorsqu'ils trouvent effectivement le comportement déplacé et injuste, ils ne connaissent peut-être pas les moyens à leur disposition pour réagir après coup. Le sentiment d'impunité est donc faux dans l'absolu, puisque la possibilité de réagir existe, mais elle est sans doute inconnue de la majorité des élèves, qui va préférer la boucler sur le coup par peur des conséquences sur leur note. Evaluation : tout à fait d'accord pour dire à un élève quand c'est pas bon, c'est le boulot d'un prof de le faire. Mais tout est dans l'art et la manière : on peut être clair ET respectueux... ET donner des recommandations utiles à l'amélioration de la situation. Encore une fois, je reconnais que ce n'est pas toujours facile : il m'est arrivé de remplir des missions d'enseignement moi aussi... Ca demande un effort de la part de l'enseignant aussi. Enfin, je ne t'apprends certainement pas qu'un enfant ou un ado ne ressent pas les choses avec la même intensité qu'un adulte. Il y a des phases plus sensibles de la vie où les quolibets peuvent laisser de profondes cicatrices. Qui plus est lorsqu'ils viennent de supposés adultes mûrs et réfléchis. Et le fait que ça défoule, dans des conditions de travail souvent très difficiles, n'excuse pas à mon sens l'injustice. Bien entendu, cela ne veut pas dire que les élèves sont des anges pour autant. Mais à chacun de faire sa part du chemin. Bref, inutile de perpétuer les erreurs de nos aînés !

Tu as certes globalement raison selon moi, mais je reste sceptique quant à la première partie de ton commentaire. Les élèves terrorisés par leur prof' et n'osant pas se défendre, j'y crois peu si ce n'est au primaire peut-être. Nous parlons ici d'un lycéen passant son bac, et non d'une créature fragile et sans défense.

cf le commentaire de susuto en #133 appelant carrément à la violence.

a mon époque tu avais ensuite rendez-vous avec le prof de français qui t'expliquais tes lacunes et sur quoi tu devais mettre l'accent. c'est plus motivant que "vous êtes un gag a vous toute seule"

La pedagogie est vraiment de pire en pire en effet

Sauf que ce qu'il a dit, ça n'a rien d'une critique constructive et à part déstabiliser l'auteur et lui faire perdre confiance je vois pas ce que ça peut lui apporter. Surtout qu'elle pense avoir bien fait donc c'est pas avec cette remarque qu'elle pourra progresser. A mon oral blanc en première j'avais pas été très douée et le prof à la fin m'avait dit que ce n'était pas bon, mais en me donnant des conseils pour m'améliorer, ça c'est utile pour un élève. Se moquer de l'auteur comme ça sans autre explication pour lui dire ce qui clochait, je trouve ça très limite et pas du tout pédagogique, autant pas faire d'examen blanc si c'est pour s'entendre dire ça.