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Commentaires
Les joies de la médecine française, étant dans une zone frontalière dans un désert médical, on a le choix aller de l’autre côté de la frontière où le tarif est entre 2x et 20x plus élevé mais être pris dans 2-3j max et attendre 2mois minimum.
Pays de Gex ?
Voilà
Grain de Poivre, tu connais la région? Car c’est pas la creuse, tu ne fais pas les tournées en voitures, puisque les gens feront de toute façon des km pour un spécialiste. Il doit y avoir plus de boulot que sur la Côte d’Azur qui a trop de médecins.
«Les joies de la médecine française». Pourquoi il y a-t-il des déserts médicaux ? il n’y a pas assez de médecins dans l’absolu et à certains endroits en particulier et il y a trop de patients. Est-ce la faute du fameux numerus clausus français ? Non. La réponse à l’existence de déserts médicaux ne peut se réduire à cette cause, même primordiale. Il n’aurait pas suffit d’augmenter la population médicale proportionnellement à la population française pour résoudre le problème des déserts médicaux. Le choix de l’installation. Le principe actuel est la libre installation sur le territoire d’un praticien ayant les diplômes requis, c’est-à-dire d’un des pays de l’Union Européenne ou ayant eu une équivalence. Les praticiens libéraux y sont farouchement attachés. D’un autre côté, on sent depuis des années une volonté organisatrice des gouvernements successifs pour imposer un droit d’installation du même type que celui des pharmacies. Mais cette mesure n’a pour le moment aucune chance d’aboutir. Prenant en compte cette liberté d’installation, il faut se reposer la question de savoir pourquoi LIBREMENT les praticiens ne s’installent pas dans certains endroits et ce, indépendamment de leur nombre, point évoqué ci-dessus. Et c'est très simple : La réponse est pour une grande partie d’essence sociologique. Eliminons d’entrée la tarte à la crème : personne (au sens statistique bien-sûr, il peut exister quelques expériences individuelles) ne veut librement s’installer dans une zone de non droit ou dans une zone qui est justement vidée de toute ses substances : poste, école, collège, hôpital et "tout le confort" de la vie urbaine. Personne ne veut non plus vivre comme salarié de la CMU. Il reste le cas des zones rurales. Les étudiants sont issus pour leur très grande majorité, voire presque exclusivement, des classes moyennes et classes moyennes supérieures. Ces catégories professionnelles vivent quasi exclusivement en ville, car elles ne peuvent exercer un emploi à la mesure de leur qualification qu’en zone urbaine ou péri-urbaine. Les futurs carabins sont des citadins à plus de 80%. Si l’on poussait les statistiques encore plus loin, on verrait qu’ils sont issus moins des villes moyennes provinciales que des périphéries des très grandes zones urbaines. Donc, à moins d’un attachement régional très fort à un autre endroit que celui qui a vu grandir les futurs médecins, une installation en zone rurale ou très rurale serait un déracinement. Vivre à la campagne n’est pas vivre en ville avec moins de monde autour de soi. Cela s’apprend. De nombreux citadins qui ont tenté le « retour à la terre » ont connu un vrai désenchantement après avoir nourri des espoirs romantiques mais irréalistes. Par ailleurs, les médecins jeunes diplômés sont à plus de 60% des femmes. De ce fait, ces jeunes praticiennes n’ont ni le même parcours professionnel que leurs confrères, ni les mêmes aspirations, ni les même obligations sociales ou familiales. Ensuite, les médecins sont des personnes qui ont une vie sociale et familiale, ou qui n’en sont pas exclus systématiquement sous prétexte d’exercer une profession médicale. Suivant les évolutions sociales de notre temps, au même titre que tout autre citoyen, ils se lient ou se marient avec des personnes qui, elles aussi, travaillent ; c’est d’autant plus vrai que ces praticiens sont des femmes. La catégorie socioprofessionnelle de leur conjoint devant être la même que la leur (on peut le supposer) et puisqu’ils ont la volonté de vivre sous le même toit, ils s’éloignent des zones rurales où l’emploi qualifié à très qualifié est rare, pour se rapprocher des zones urbaines ou péri-urbaines. Enfin les études sont longues, au moins dix ans pour un spécialiste en médecine générale. Pendant cette période, l’étudiant est à la charge de ses parents. Si ces derniers habitent loin des centre de formation, qui sont tous dans des capitales régionales, ils doivent payer le logement et la nourriture de leur enfant pendant au moins six ans. C’est en fait l’essentiel du coût de la formation, puisque l’inscription à la faculté n’est fondamentalement pas onéreuse. Au-delà du deuxième cycle, l’interne bénéficie d’une rémunération, faible mais qui lui permet de s’assumer. En France, le système des bourses n’est guère préformant et les logements étudiants publics sont assez rares. Il devient donc difficile de penser à de telles études pour un jeune homme ou une jeune fille issue du monde rural et défavorisé, même s’il en a les capacités intellectuelles. A titre de comparaison, un étudiant capable d’intégrer les grandes écoles sera, lui, pris en charge beaucoup plus tôt. L’Etat se montre ici beaucoup moins performant que l’Eglise des temps plus anciens, qui formait gratuitement dans ses séminaires les futurs clercs. Ainsi, hommes et femmes intégrés à leur époque, les médecins se comportent comme leurs contemporains. Ils vivent aux endroits qu’ils connaissent, avec des personnes du même monde qu’eux, du même niveau de formation souvent, et ont les mêmes aspirations. Et aucun des ces aspects ne correspond plus à l’image d’Epinal qu’on nous ressert à chaque évocation des « déserts médicaux ». On a l’impression que l’image du « médecin de famille » est immuable. Il doit être à la fois désintéressé, notable et enraciné. Sa réalité est tout autre : il est soumis à toujours plus de tracasseries administratives dont il ne comprend ni les tenants ni les aboutissants, sous-payé, servant d’amortisseur social d’un monde en pleine transformation, prêtre, moine et esclave d’un système d’assurance maladie obligatoire à bout de souffle. On le veut gardien des derniers moutons de nos campagnes et missionnaire laïc des quartiers difficiles où l’Etat se refuse à exercer ses fonctions régaliennes. Ce dernier préfère culpabiliser les quelques initiatives privées et personnelles qui s’y risquent encore ou qui s’y sont cassées les dents. Mais ce serait oublier bien vite qu’il a sa part de responsabilité aussi dans l’aménagement du territoire, à cause d’une nouvelle répartition de la population et donc de déséquilibres ponctuels du ratio patient/praticien. Outre la diminution du nombre de praticien par « unité de territoire », c’est aussi l’augmentation de population qui déstabilise le système de soins et qui crée des déserts médicaux. Ce déséquilibre n’est le fait, ni du libre choix du praticien, ni des politiques de santé publique proprement dites, mais uniquement de l’organisation du territoire ou de ses transformations. S’il faut au moins dix ans pour former un médecin (on peut même compter quinze ans pour avoir un praticien qui a la volonté de s’établir), il n’en faut pas plus pour doubler la population d’une commune en zone « rurbaine ». Le praticien qui exerçait initialement dans ce type d’habitat voit son exercice transformé et sa charge de travail augmentée. C’est ainsi que des communes de province de l’Eure-et-Loir, de l’Eure, de l’Oise, de l’Aisne, de la Marne…à proximité des gares ont vu leur population augmentée et ce sont trouvées en situation de « désert médical » sans être pour autant des zones arriérées. De même, des modifications de l’habitat peuvent considérablement transformer un quartier et accroître le nombre de patients (des zones pavillonnaires deviennent des zones de petite promotion immobilière, situation très fréquente en proche banlieue parisienne). Enfin les modifications sociologiques de certains quartiers peuvent les rendre totalement répulsifs (zones de non droit). Le seul moyen d’éviter ces situations est de maîtriser le développement du territoire et d’être capable de planifier ses modifications. Un français sur six vit en région parisienne. Un sur deux dans les cinq plus grandes agglomérations françaises et certainement deux sur trois dans les vingt plus grandes villes et leur périphérie. Vaste sujet… C’est pour cela que se pose aussi le problème de la répartition géographique des praticiens en fonction des conditions d’exercice. Il en effet facile de considérer qu’une zone rurale est un « désert médical », même si le ratio patient/praticien est dans la moyenne nationale mais réparti sur un territoire quarante à cinquante fois plus vaste. L’accès aux soins sera médiocre, et cela d’autant plus pour les personnes immobilisées (personnes âgées, pauvres et désocialisées…). On pourrait considérer un maillage plus dense de praticiens, mais avec une population faible, donc une surreprésentation médicale. A l’inverse dans certaines zones urbaines denses, on peut constater une répartition géographique a priori satisfaisante, mais très insuffisante en terme de praticiens par rapport aux patients. Prenons deux exemples concrets pour ne pas les comparer : le département de la Lozère et la ville de Colombes en banlieue parisienne. La Lozère compte environ 77 000 habitants et Colombes en compte 84 000, c’est-à-dire une différence d’environ 10%. Il y a 56 généralistes et 43 dentistes référencés dans les pages jaunes à Colombes contre 61 généralistes et 42 dentistes dans l’ensemble de ce département du Languedoc. Il y a un hôpital de niveau CHR à Colombes (Louis Mourrier) et un hôpital de jour, tandis que la Lozère compte en tout 11 hôpitaux, toujours selon les pages jaunes. Lequel des deux est un désert médical ? D’après ces chiffres, la Lozère dispose d’un meilleur tissu médical que Colombes à population égale. Mais par km², qu’en est-il ? Bien sûr, ce raisonnement est absurde. Les maisons médicales sont-elles une solution à tous ces problèmes ? Leur principal avantage est de regrouper au même endroit plusieurs praticiens ou plusieurs spécialités. Les médecins pourront peut-être en tirer profit en diminuant leurs charges mais de façon marginale. Elles risquent au contraire de détendre encore plus le maillage géographique des zones rurales. Le véritable souci est l’attractivité d’un territoire mal desservi. La solution nous l’avons vu passe par l’enracinement des futurs praticiens et par le développement économique des trois quarts de notre pays. Malheureusement, elles pourraient être un premier pas vers une organisation étatique et administrative de l’offre de soins dont les praticiens ne veulent pas. Enfin qui rachètera les cabinets des praticiens à l’âge de la retraite, fruits d’années de labeur, sachant que cette somme constituait il y a encore quelques années une bonne partie de leurs futures pensions? Quant à l’incitation financière, ce n’est qu’une carotte grotesque. Le souci de ces zones n’est pas tant le revenu que l’on peut en tirer, mais le temps et la qualité de vie que l’on peut y avoir. C’est aussi tout simplement la conformité de son projet de vie professionnelle avec ses choix personnels et familiaux. Comme le pouvoir politique est largement responsable de cette situation de désert médical par aveuglement, incurie, imprévoyance, ignorance, défaut d’analyse et idéologie, on peut sincèrement émettre des doutes sur ses capacités à y mettre fin. Les mesures coercitives n’aboutiront à rien d’autre qu’à mettre la médecine française, déjà largement éventrée par la Sécurité Sociale, au pire rang des pays collectivistes. Pour conclure, on peut dire : il n’y a plus de médecin de campagne en France parce qu’il n’y a plus de France rurale.
Je suis d’accord avec toi Harbard, le soucis c’est surtout (dans le cas présent) la très haute concurrence salariale avec la Suisse ou les salaires sont largement plus du double. Il y a certains départements français qui payent les études et fournissent un cabinet pour inciter les médecins à venir. Je pense qu’il ne faut pas forcer l’emplacement mais inciter les médecins par par exemple des exonérations fiscales ou autres pour les déserts médicaux.
Mais pourquoi on n’entend pas plus souvent ce genre de discours plutôt que juste l’interview bête d’une burne de mouette en troisième année qui se contente de dire «oui mais de toute façon en internat on travaille presque gratuite donc on rembourse notre dette envers la société et du coup on peut s’installer où on veut après et on vous emmerde!»? Du coup là c’est beaucoup plus clair et logique. On comprend mieux pourquoi il n’y a pas de proctologue dans le trou du cul du monde.
Merci Harbard, c'est plus clair pour tout le monde, j'avoue que j'ignorais tout ça, je ne m'étais jamais penchée sur la question, n'ayant égoïstement pas ressenti le besoin d'y réfléchir car jamais confrontée à ce genre de problème.
Et le spécialiste que tu dois voir, il est où ? de l'autre côté du couloir. Alors tu sais ce qui te reste à faire, traverse !
Ouais mais si il traverse il va être retenu par des DRH qui vont lui proposer des entretiens.
T’as pas le cul sortis des ronces quoi...
"Ça clignowte plus. C'est que l'uwgence n'était pas twès urgente."
Pas assez de médecins et trop d incompétents, en France c est payer, payer et toujours payer pour finalement n avoir aucun soin de qualité. Quelle arnaque!
Et c'est avant tout la fille qui trouve les aide-soignants stupides de faire un métier mal payé... Pour venir se plaindre ensuite que les médecins prennent trop cher la consultation.
"Comment, c'est pas vous?"
LE LAISSER-PASSER A38 !!!
OK , faut pas critiquer et rester positif, regardez en Grande Bretagne, un a d attente pour un spécialiste....et au Groenland combien de médecins?Si ça c est pas du désert médical!
Si tu pars sur l'exemple de la grande bretagne, avec le Thatecher qu'on se tape au gouvernement, on va vite les rejoindre.
Prochainement, la réponse du spécialiste: je vais vous envoyer vers mon collègue qui va voir avec vous.
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Et le spécialiste que tu dois voir, il est où ? de l'autre côté du couloir. Alors tu sais ce qui te reste à faire, traverse !
"Ça clignowte plus. C'est que l'uwgence n'était pas twès urgente."