Dosé

Par badtoubib - Ça date de 2015 mais c'est de la bonne - France - Rouen

Aujourd'hui, je suis médecin, et je me trompe dans la dose d'un antibiotique pour un bébé. En sortant dans la salle d'attente, sa maman, pharmacienne, a pris un stylo pour rectifier l'erreur devant tout le monde, en disant à voix haute : "Heureusement que c'est mon métier de corriger vos conneries." VDM
Je valide, c'est une VDM 48 709
Tu l'as bien mérité 41 559

Dans la même collection

Top commentaires

lereveil 20

J'ajouterai " et de déchiffrer votre écriture " :)

Un petite honte contre peut-être une vie (c'est extrême mais vite arrivé pour un bébé), donc tant mieux !

Commentaires

elle aussi a un bac +10 et un doctorat en médecine je présume. frustrée

antoine75120 8

Elle a un bac+6 et un doctorat en pharmacie, ce qui est déjà pas mal ;)

elle a un bac + quelque chose, c'est sûr. Et aussi frustrée qu'elle est, selon toi, elle a quand même corrigé une erreur d'un bac + 10. Et évité au passage des conséquences parfois désagréable quand il s'agit d'absorption de produit à risque (les médocs ne sont pas sans risque), même si la méthode n'est pas correcte !

Nous n'avons pas les mêmes valeurs... Sinon j'ai besoin de quelqu'un pour mes deux chevaux je peux recruter ta fille?

La remarque est odieuse, mais elle a le mérite de déclencher une réaction: relire l'ordonnance avec le patient avant de la donner, point par point, quels que soient l'état de fatigue, le retard accumulé et les hurlements du bébé. Il n'y a pas eu de conséquence fâcheuse sur ce coup, et tant mieux. Ce n'est pas toujours le cas, malheureusement, c'est pourquoi l'assurance responsabilité civile professionnelle est obligatoire (maigre consolation pour la victime comme pour le professionnel responsable). On apprend aussi par ses erreurs, et j'imagine bien que l'auteur sera dorénavant encore plus attentif...

Avoir bac +9 ne veut absolument plus rien dire. C est comme pour tous les métiers. Il y en a des bons et des moins bon, certains ont fait leurs études avec passions et d autres ont fait ça par défaut. On voit ça chez les médecins comme chez les avocats, profs, plombiers, boulangers etc...

Au vu de la difficulté des études, je ne vois pas comment on peut faire médecine "par défaut" !...

Sinon, ça peut être sympa de faire remonter ça à ton ordre et au sien; histoire qu'elle ai un petit cours de déontologie personnalisé. Vive la coopération interdisciplinaire !

Bon j'ai écrit un pâté, mais là j'en avais gros sur la patate. Pour le témoignage d'une étudiante en médecine, je tiens à préciser que nous sommes très mal formés au niveau de la pharmacologie. La prescription des médicaments en elle-même peut déjà être très complexe parfois (surtout pour les antibiotiques). Quant à la posologie, ça rend le bazar encore plus indigeste. C'est typiquement le genre de choses qu'on apprend sur le tas. Surtout quand derrière tu as déjà toute la ribambelle de listes de signes cliniques, signes physiques, indications d'examens complémentaires, contre-indications, diagnostic étiologique, diagnostics différentiels et j'en passe, à retenir avant. Pour moi qui ne suis encore qu'étudiante en 4ème année (les années supérieurs qui me liront vont peut-être trouver ça mignon de dire ça comme ça), c'est tout à fait titanesque comme quantité d'informations à retenir. Et elles changent encore quand cela concerne les enfants ou les personnes âgées. Combien parmi se sentent capables de faire médecine ? Pourtant on est exactement comme tout le monde, des êtres humains comme chacun d'entre vous, et parfois bien démunis. On n'est pas surhumains, on ne peut pas tout connaître, sinon on nous demanderait d'avoir 20/20 à tous nos examens. Mais on peut s'améliorer avec l'expérience. C'est, comme le disaient beaucoup, pour ça qu'on compte sur les pharmaciens et infirmières pour nous aider à nous en sortir de temps en temps, bien que je sois la première à admettre que tous les médecins n'ont pas la même humilité. Ça me tue quand les gens reprochent aux médecins de ne pas être assez humains et derrière n'arrivent pas à admettre qu'on EST humains. Et que comme eux et comme tout être humain, on n'est pas infaillibles ni capables de faire des miracles intellectuels. Dites vous que la proportion de personnes ayant une mémoire photographique est bien plus basse que la proportion de médecins. Je ne pardonne pas l'erreur bien évidemment, surtout qu'elle peut être très grave. Notre grand nombre d'étude et notre travail acharné est là pour les réduire au minimum. Mais aussi longtemps que nous ne sommes pas des robots l'erreur est inévitable "de temps en temps". Est-ce de la nonchalance ou plutôt du pragmatisme de dire ça ?

antoine75120 8

@blablablaBlah : je suis d'accord avec toi, mais en faisant tout de même une légère distinction entre les infirmiers et les pharmaciens : les infirmiers sont les auxiliaires médicaux des médecins dans la loi, ils sont là pour assister les médecins. Leur formation en pharmacologie est moins poussée que celle des médecins, et en théorie ils n'ont pas le droit de s'opposer à une prescription médicale. Les pharmaciens quand à eux sont les spécialistes des médicaments, ils sont au même niveau que les médecins sur le plan hiérarchique, et ils ont le droit de s'opposer à une prescription qu'ils estiment inadaptée.

Oui bien sûr. Tu précises mon point de vue. ;) Je parlais des infirmières en écho à un commentaire d'un étudiant infirmier un peu plus haut. Et en effet dans mes souvenirs de stage infirmier une infirmière m'avait dit que ça faisait aussi parti de leur rôle de vérifier les prescriptions avant de donner n'importe quoi, histoire d'éviter les coquilles. Mais tu as tout à fait raison. :)

Léger manque de tact de cette femme... Vivement le modèle canadien ;-)

Depuis quand l'humiliation publique prevaut elle sur la discussion ? Pire encore, comment un tel comportement peut il etre appuye ? : )

Les pharmaciens sont obligés de vérifier car s'il y a un soucis c est lui qui sera sanctionné et non le médecin.

antoine75120 8

Disons que le médecin sera sanctionné à 30% et le pharmacien à 70%, c'est souvent comment ça que ça se passe.